Ace Atkins. Trad. de l'anglais
Editions du Masque, 339 pages, 24.70€
Voici le second volet des aventures de Quinn Colson, cet ex-ranger revenu du front, de ce "Poubellistan" où tant de soldats américains ont perdu le goût de la vie, et devenu shérif de Jericho, une petite bourgade perdue au coeur de l'Amérique rurale. Dans Retour à Jericho, on découvrait comment Colson enquêtait sur la mort de son oncle, l'ancien shérif et découvrait les petits trafics des magnats locaux. Dans Les cris du Mississippi, on retrouve notre ancien militaire devenu chef de la police locale aux prises avec des trafiquants d'armes, de drogues, et d'enfants. Pour les cartels mexicains qui ont pris le contrôle de la région, toutes les marchandises qui rapportent peuvent alimenter leur bussiness et les couples en quête d'adoption sont prêts à débourser de grosses sommes. Une fois de plus Quinn Colson devra remuer la boue de Jericho pour découvrir la vérité.
Philippe Carrese
Aube poche, 448 pages, 11€
San Catello, Lombardie, 1911. Le village est en émoi. Une automobile, avec à son bord un riche dirigeant et son chauffeur, s'est embourbée dans le champ de Volturno Belonore. Ce dernier, homme bourru règnant en roitelet sur sa famille mais aussi sur les autres villageois, refuse d'aider les voyageurs imprudents. Il n'aime pas les étrangers, ces italiens venus d'autres régions pour étaler leur richesse et leur modernité. Ils se sont embourbés tous seuls, qu'ils se débrouillent tous seuls ! Mais le dignitaire, qui n'a pas l'habitude qu'un simple paysan lui résiste, promet à Volturno une récompense en échange de son aide. Il révèle alors à la famille Belonore que leur champ renferme un minerai très recherché qui fera leur fortune. Dès lors, Volturno n'aura plus qu'une idée en tête : exploiter sa mine, devenir riche et assurer l'avenir de ses trois fils et de sa fille. Mais à force de chercher la gloire, Volturno en oublie l'essentiel. Il ne voit pas que son fils Marzio est, lui aussi, obnubilé par sa seule passion, la musique. Philippe Carrese décrit avec brio ce petit village reculé, théâtre de la folie des hommes. On découvre les Volturno et on s'attache à cette famille qui connaîtra bien des vicissitudes.
Retour à San Catello
Philippe Carrese
Aube, 384 pages, 21€
Heureusement Philippe Carrese ne nous laisse pas sur notre faim et poursuit, dans le second volet, Retour à San Catello, les aventures des Belonore et des autres habitants de San Catello , dispersés entre Milan, Marseille et le Nouveau Monde. Un vrai bonheur.
Margherita Giacobino, Trad. de l'italien
Stock, 288 pages, 22.45€
Elles s'appellent Ninin, Michin, Maria et Margherita, elles sont soeurs, nées dans un petit village rural du nord de l'Italie, dans les dernières années du XIXème siècle, dans une contrée où les familles vivent ensemble. Réunis dans une seule pièce : grands-parents, parents, enfants, oncles, tantes, cousins, tous doivent suivre les règles de l'aïeule. C'est elle qui décide qui travaillera aux champs, qui mangera à sa faim, qui recevra des coups, qui devra partir. Ninin, l'aînée, prend soin de ses soeurs comme elle le fera jusqu'à sa mort. Devenues des jeunes filles, elles sont engagées comme ouvrières à la ville. Elles habitent ensemble, sans hommes. Ils sont partis à la guerre, morts au combat ou de maladie. Il y a bien Maria qui tentera l'aventure vers l'inconnu, en reviendra malade et infirme, mais avec une petite fille, Maria Grazia. C'est ensemble qu'elles élèveront l'enfant, leur fille à toutes. Grâce à elles, Maria Grazia deviendra une femme indépendante, forte, libre. C'est ensemble toujours qu'elles s'occuperont ensuite de Margherita, leur petite-fille. Cette dernière grandit dans l'Italie des années cinquante, une Italie vivante, qui tente de se remettre des années de guerre, qui connaîtra l'arrivée du réfrigirateur, de la télévision, des vacances à la mer.
A travers le portrait plein de tendresse de toutes ces femmes qui ont marqué sa vie, Margherita Giacobino nous parle des femmes en général, de leurs victoires, de leurs doutes, de leurs combats. C'est toute une galerie de personnages plus attachants les uns que les autres qui prend vie sous la plume magnifique de l'auteur.
Jesus Carrasco., Trad. de l'espagnol
Robert Laffont, 221 pp., 21€70
Dans une plaine déssechée par le soleil, écrasée de chaleur, (on ne sait à quelle époque ni en quel lieu) un enfant se terre dans un trou. Il a fui son village, sa famille et se cache de l'alguazil et des ses hommes de main. Quand il aperçoit un vieux berger, il se méfie d'abord mais finit par le suivre car c'est sa seule chance de survie. Ensemble, ils traversent cette plaine désolée, ils ne se parlent presque pas, ne se posent aucune question, cherchent seulement à trouver à boire et à manger. Petit à petit l'enfant prend confiance.
Un roman étonnant qui décrit magnifiquement une terre âpre et violente, déssechée, menançante, où fleurit pourtant un sentiment d'une grande pudeur. A découvrir.