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On se souvient de Sandro Veronesi et de son Chaos calme paru il y a une quinzaine d'années, magnifique livre sur le deuil. Il vient de remporter pour la seconde fois le prix Strega avec Le Colibri. C'est ainsi que dans sa jeunesse on surnommait Marco Carrera, héros et narrateur de ce nouveau roman, à cause de sa petite taille. Aujourd'hui plus grand, devenu ophtalmologiste reconnu, ce surnom continue à lui correspondre : comme l'oiseau, il s'évertue à rester immobile alors qu'autour de lui tout change. Malgré les coups du sort qui le frappent plusieurs fois, malgré un amour absolu qui pourrait lui faire perdre pied, il concentre toute son énergie à tenir bon en restant lui-même.
Un roman vibrant, doux et déchirant, sur la douleur, la perte, l'acceptation, la mort mais surtout la vie, envers et malgré tout.
Division avenue, c'est cette rue de Brooklyn, coeur du quartier juif hassidique. C'est là que vit Surie Eckstein, mère accomplie, fière de sa progéniture, grand-mère heureuse. Mais voilà, alors qu'elle ne pensait plus ça possible, Surie se retrouve enceinte à un âge très avancé. Choquée, elle qui a toujours aimé avoir et élever de nombreux enfants, elle n'arrive pas à se réjouir ni à annoncer la nouvelle à son mari et à son entourage. Ce secret qu'elle garde, elle l'associe bientôt à celui qu'a dû taire aussi son fils Lipa.
Surie est un magnifique personnage, qui cherche à trouver le juste chemin entre sa vérité intérieure et le respect des règles de sa communauté, une émancipation qui, pour insignifiante qu'elle puisse paraître pour certains, n'en constitue pas moins pour elle une révolution.
Je repense à la beauté, à ces choses qu’on chasse parce qu’on a décidé qu’elles étaient belles.
Un fils écrit à sa mère. Une longue lettre qu’elle ne pourra jamais lire parce qu’elle est analphabète, qu’elle parle à peine anglais, et que souvent, elle perd la tête. Fille d’un soldat américain et d’une paysanne vietnamienne, elle travaille dans un salon de manucure aux États Unis. Elle tient debout, difficilement. Elle joue des poings contre son fils, parfois...
Ce fils justement qui entreprend de retracer leur histoire familiale marquée par la guerre, le trauma, la pauvreté mais également la beauté, les désirs.
C’est un premier roman sensationnel, un émerveillement de poésie, de mots, de troubles. On aimerait souligner chacune de ses phrases tant elles sont précieuses et délicates. Dans ce roman, ce sont les mots qui pansent les plaies, qui racontent les générations, ses poids, ses trésors. Tout en explorant les questions de race, de classe et de masculinité, Ocean Vuong nous donne à lire de petites et grandes épiphanies : un reflet dans un miroir, la première fois où l’on arrive à se sentir beau, la lumière qui définit chaque chose et chaque être, la prononciation du mot « désolé » qui dit tout d’une identité.
C’est beau, c’est inoubliable.
Depuis des siècles, les cloches de l'église en bois debout de Butangen font la fierté de ce village isolé blotti au fin fond d'une vallée montagnarde de Norvège. Il faut dire que leur histoire est singulière : elles ont été offertes par un père effondré mais reconnaissant qui a fait fondre tout l'argent de sa ferme pour couler ces cloches jumelles en hommage à ses deux filles, nées soudées par la hanche, qui ont fait la joie et la fierté des villageois tout au long de leur brève existence. Le tintement cristallin des cloches résonne souvent dans la vallée et avertit les habitants de dangers éventuels depuis bien longtemps lorsque l'arrivée de deux étrangers va bouleverser la vie de Butangen. L'un est un jeune pasteur fraîchement nommé qui souhaite construire une nouvelle église, plus grande, plus moderne, plus lumineuse et surtout moins glaciale que cet édifice du Moyen Age sombre, ouvert à tous les vents et orné de motifs païens. L'autre est un étudiant en art qui se voit confier une étrange mission : étudier cette église en bois debout, l'une des dernières représentantes de cette architecture norvégienne si caractéristique. Au milieu de ces jeunes hommes venus de la ville se dresse Astrid, une descendante de la famille des sœurs siamoises dont les âmes, dit-on, sont enfermées dans les cloches. Cette jeune fille rebelle, éprise de liberté est tiraillée entre son désir de s'affranchir de la vie à la ferme pour découvrir le monde et son respect des traditions. Pourra-t-elle sauver les cloches de Butangen tout en préservant son indépendance ?