Nickolas Butler
Traduit de l'anglais (usa) par Mireille Vignol
Editeur : Stock Réserver ou commander
Jusqu'où est-on prêt à aller pour de l'argent ? C'est la question que vont se poser Cole, Bart et Teddy tout au long de ce roman palpitant. Au tournant de la quarantaine, ces trois hommes qui se connaissent depuis le lycée mènent une existence tranquille, fiers d'être les patrons de leur propre petite entreprise de construction basée dans le Wyoming. Ils enchaînent les modestes chantiers mais parviennent à être rentables sans toutefois s'enrichir. Tout bascule le jour où une femme les contacte pour un projet hors normes, bien loin de leurs contrats habituels. Il s'agit de construire une luxueuse villa dans un site naturel exceptionnel mais difficilement accessible. De plus, la femme insiste pour que le chantier soit bouclé en quatre mois. Le délai semble impossible à tenir mais un attrayant bonus de 100.000 dollars les attend s'ils parviennent à s'y tenir. Les trois amis sont partagés : l'occasion semble si belle, mais à quel prix ? Ils savent qu'ils devront travailler pratiquement jour et nuit dans des conditions difficiles mais leurs vies seraient changées en à peine quelques mois ! Chacun imagine déjà comment ils dépenseraient ces 100.00 dollars. Ils s'engagent alors dans ce chantier qui bouleversera effectivement leurs vies. Petit à petit ce qui se présentait comme un rêve va virer au cauchemar...
Michael Bennett
Traduit de l'anglais (australie) par Antoine chainas
Editeur : Les Arènes Réserver ou commander
Une étrange série de meurtres secoue la ville d'Auckland en Nouvelle-Zélande. L'inspectrice Hana Westerman chargée de l'enquête sur le premier crime découvre rapidement qu'un lien relie ces morts suspectes même si les victimes et les scènes de crime n'ont a priori rien en commun. Pourtant, près de chacun des corps, Hana repère le dessin singulier d'une spirale. Ce symbole, la policière, elle même d'origine maori, le connaît bien. Elle comprend que le meurtrier a entrepris un utu, rituel maori qui vise à réparer les crimes du passé. Hana va devoir remonter dans l'histoire de son peuple et exorciser les démons d'un passé qui la hante. Un polar bien mené qui nous replonge dans les premiers temps de la colonisation anglaise en terre maori, une période sombre faite de violence et de spoliation des terres du peuple ancestral.
Pier Vittorio Tondelli
Traduit de l'italien par Vincent Raynaud
Editeur : Seuil Réserver ou commander
« Le deuil qui a suivi la mort de Thomas, une mort qui se poursuit heure après heure, combien de fois par jour Thomas meurt-il pour lui ? - le submerge. Tout en lui est en cours de destruction. Ou, plutôt, d’élimination. »
Chambres séparées, publié à l’origine en 1989 et qui reparaît aujourd’hui dans une nouvelle traduction de Vincent Raynaud, raconte l’histoire passionnée d’un amour entre Leo, écrivain de 30 ans, et Thomas, un jeune musicien de 25 ans. Ou pour être plus exact, le roman, construit comme une oeuvre musicale composée de trois mouvements qui glissent et s’entrecroisent, raconte l’Amour. Il dit la dimension oxymorique des sentiments et des émotions, la grandeur du désir, la peur qui étreint, le morcellement, les pleins et les vides. Le roman dit aussi, et surtout dès les premières pages, le deuil car Thomas se meurt. Durant plus de trois ans, Leo vivra tout entier dans ce deuil, douloureux et tragique parce que secret. Pier Vittorio Tondelli ne s’attarde pas sur la quotidienneté de cet amour et de sa finitude, mais il raconte superbement le flux des pensées, la traversée de la mélancolie entre les rives du tumulte et du vide, il dit le temps de l’amour dans le temps de la mort. Car la mort pulse et vit en Leo, qui fera ainsi l’expérience de la sacralité de l’humain. Il y a des pages superbes consacrées à la solitude, à l’expiation, au religieux, à l’abandon, à la dépossession parce qu’elles expriment une dimension, une matière. Même les quelques pages consacrées aux parents de Leo sont magnifiques. Leo, au fil des pages, se dévêt et décompose sa vie pour atteindre le corps nu de son identité. C’est très beau, très habité parce que tout est fin et noir, parce que chaque réflexion est étourdissante.
Jessica Au
Traduit de l'anglais (australie) par Claro
Editeur : Grasset Réserver ou commander
« Je me tournai vers ma mère, qui regardait toujours le tableau de Monet, un tableau qui se trouvait être une de ses oeuvres les plus célèbres. Elle se balançait généralement d’un pied sur l’autre, comme au son d’une musique, ou comme si elle était très fatiguée. Je lui dis qu’à moi aussi il m’arrivait de ne pas comprendre ce que je voyais dans les galeries, ou lisais dans les livres. Même quand je sentais qu’on attendait de moi que j’aie une opinion, surtout une qui se puisse exprimer clairement, et qui en général était indissociable d’une certaine éducation. Ça permettait de parler d’histoire et de contexte, ce qui ressemblait beaucoup à une langue étrangère. Pendant longtemps, j’avais cru à cette langue, et j’avais fait de mon mieux pour la parler couramment. Mais je lui dis que, parfois, de plus en plus souvent en fait, je commençais à sentir que ce genre de réaction était fausse elle aussi, une performance, et non celle que je recherchais. Parfois, je regardais un tableau et ne ressentais absolument rien. Ou si je ressentais quelque chose, c’était seulement intuitif, une réaction, rien qui puisse s’exprimer par des mots. Il était normal, dis-je, de reconnaître quand c’était le cas. »
Une jeune femme et sa mère partent à Tokyo pour quelques jours de vacances. Au gré de leurs promenades, des mélodies dissonantes vont apparaître entre elles et questionner à la fois leurs souvenirs et leur mémoire.
Ce livre est un étau de délicatesse, d’éther et de subtilité, beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît à priori. Un roman qui semble flotter pour mieux vous entourer. Magnifique.