Judith Butler, trad de l'anglais
Payot (coll. Manuels), 109 pp., 13€50
Le 11 septembre 2012, Judith Butler est invitée à prononcer un discours lors de la remise du prix Adorno qui la consacre. Elle reprend à cette occasion une citation du philosophe allemand, tirée de son ouvrage Minima Moralia : « on ne peut mener une vie bonne dans une vie mauvaise».
Questionnant la formule, Judith Butler se penche sur les moyens et conditions de vie « bonne », autrement dit, de vie en accord avec nos aspirations éthiques et morales alors que nous baignons dans un environnement « plus vaste structuré par l'inégalité, l'exploitation et diverses formes d'effacement ».
A contrario des habituels courants individualistes propres au développement personnel, c'est dans la vie sociale et le collectif que J. Butler perçoit la possibilité de vivre en harmonie : « S'il me faut mener une vie bonne, il devra s'agir d'une vie vécue avec d'autres, d'une vie qui ne sera pas une vie sans ces autres ; je ne perdrai pas ce je que je suis, celui ou celle que je suis sera transformé par mes rapports avec les autres, puisque ma dépendance à autrui et ma fiabilité sont nécessaires afin que je vive et que je vive bien. »
D'une grande clarté, ce petit essai dénote de par sa remarquable justesse d'esprit et d'analyse. Retrouvez la notice de l'éditeur ici .