Une nouvelle maison d’édition : super 8 éditions
« Notre littérature pop, nous la voulons explosive, fragmentée, délirante, sans complexe, ni stupidement élitiste, ni béatement mainstream. Du noir, oui, mais du féroce. De l’humour bien sûr, mais ravageur. Du nerf, surtout, de l’effronterie, et toujours de l’audace.
Si Tim Burton épousait le fantôme d’Hunter Thompson, si Bret Easton Ellis partait sur Pandora en tenue commando, si les personnages de Friends avalaient de la substance M avec Philip K. Dick pour se transformer en zombies, aucun doute : vous les retrouveriez chez Super 8. »
Fabrice Colin, directeur éditorial de super 8 et auteur lui-même, définit ainsi la ligne éditoriale de cette toute nouvelle maison d’édition, dont les premiers titres sortent ce mois-ci (L’Obsession, de James Renner, le 10 avril et Carter contre le diable, de Glen David Gold, le 17).
L'Obsession de James Renner est un vrai plaisir de lecture! James Renner a le sens de l'intrigue, du suspense et des retournements inattendus. En deux mots, L'Obsession raconte la quête de David Ness, écrivain en mal d'inspiration qui s'intéresse à une affaire non-résolue : le meurtre d'un voisin étrange dont personne n'a jamais vu les mains puisqu'il portait toujours des mouffles, été comme hiver. Peu à peu David va être totalement obsédé par cette histoire. En enquêtant sur son voisin, il découvre des éléments peu banals et qui, de plus, le concernent au premier chef. L'Obsession est un livre qu'on dévore. On attend avec impatience les prochains titres de super 8 !!!
Amy Grace Loyd (Trad. de l'anglais)
Stock, 262 p., 22.45 €
Célia, une jeune veuve qui ne se remet pas de la mort de son mari, vit une existence très retirée dans un petit immeuble à New York. Elle a soigneusement choisi ses quelques locataires pour leur discretion car pour elle l'intimité est primordiale. Depuis la mort de son mari, elle tient en effet le monde à distance et ne veut surtout pas d'intrusion dans sa vie privée. L'arrivée d'une sous-locataire menace de faire basculer son équilibre durement gagné. Mais au final, peut-on toujours faire abstraction du "bruit des autres"?
Ce roman est une véritable surprise et ce, à plus d'un titre : tout comme le personnage de Célia, qui sous des dehors très discrets et retenus recèle une personnalité complexe et imprévisible, "le bruit des autres" a des aspects doux et feutrés qui cachent quelques scènes très fortes et troublantes. Un roman en tout cas qui nous a séduit à la fois par sa grande élégance d'écriture, la sensualité diffuse qui ouvre la porte aux bruits, aux odeurs traversant l'immeuble, par la tension érotique entre les personnages et sa grande finesse psychologique.
Jo Baker (Trad. de l'anglais)
Stock, 394 p., 24.10 €
Avis aux amateurs de Jane Austen et de Downtown Abbey ! Ce livre réinvente avec beaucoup d'audace et de justesse le merveilleux "Orgueil et préjugés" mais en changeant tout à fait de prisme: en effet, l'intrigue se passe à l'étage des domestiques. Ceux qui n'apparaissent que comme des ombres chez Jane Austen deviennent ici des personnages à part entière, avec leur vie particulière, leurs secrets. Il y a Mr et Mrs Hill, la cuisinière et l'intendant du domaine de Longbourn, la toute jeune Polly, une orpheline recueillie par le couple, et surtout Sarah, jeune femme qui trime dur et qui aimerait connaitre d'autres horizons que le domaine de Longbourn. Et puis arrive James, un mystérieux valet. Tandis qu'à l'étage Mr et Mrs Bennet se doivent d'entretenir une vie mondaine en vue de marier leurs filles, en bas les relations ne sont pas toujours plus simples...
J
Edward Kelsey Moore (Trad. de l'anglais)
Actes Sud, 315 pages, 22.80€
Odette, Clarice et Barbara Jean, trois femmes terriblement attachantes, liées par près de quarante ans d'amitié. Elles ont aujourd"hui la cinquantaine et ont connu des hauts et des bas dans la vie mais elles se sont toujours restées fidèles et ne manqueraient pour rien au monde leur rendez-vous du dimanche midi chez Big Earl, un restaurant qu'elles fréquentent depuis l'adolescence et dont le patron est devenu un second père. C'est là qu'elles ont reçu leur surnom de Suprêmes en référence au célèbre groupe féminin afro-américain des seventies. Trois caractères opposés : Odette, la petite boulotte dont la franchise et le courage n'ont d'égal que sa bienveillance. Clarice, la sainte, prête à endurer toutes les tromperies de son mari pour sauvergarder les apparences et gagner son paradis. Barbara Jean, la beauté blessée que la vie n'a pas épargnée. Faire leur connaissance c'est avoir envie de s'asseoir avec elles à leur table réservée chez Big Earl et les écouter raconter quarante années de complicité. Un vrai régal !